« Dans le "travail de mémoire" je mets tous les efforts que nous devons faire auprès des jeunes pour leur montrer les horreurs dans lesquelles pourraient les entrainer, comme furent entrainés certains de leurs ainés, leur éventuelle absence de réactions devant l'injustice, l'exclusion, la barbarie. Dans ce "travail de mémoire" il faut leur montrer aussi que les bourreaux étant des gens ordinaires comme nous le sommes tous, nous devons les uns et les autres nous méfier de nos propres réactions afin de ne pas devenir à notre tour des bourreaux pour les autres. » 

Sam BRAUN

Dire et transmettre

La disparition progressive des témoins ayant survécu aux drames de la Seconde Guerre mondiale, à la déportation, au génocide des juifs et des tsiganes organisé par le régime nazi, et à la résistance à l’occupation, incite aujourd’hui à nous poser plus que jamais la question de la transmission afin que ces périodes noires ne soient pas éteintes ou en voie de l’être dans notre mémoire collective.

L’enseignement de l’histoire assume parfaitement son rôle pour l’indispensable construction des connaissances scientifiques, tandis que la mémoire portée par les témoins contribue à cette connaissance par une dimension et un vécu personnels. Aussi, les élèves et professeurs qui ont assisté à ces témoignages en classe, ou qui utiliseront à l’avenir ces témoignages avec des textes, des enregistrements sonores et vidéos, seront les passeurs de ces multiples mémoires.

Le site propose donc de confronter les récits de témoins aux récits qu’en font à la suite les proches, les amis, les élèves et professeurs qui les ont entendus afin d’interroger, de cerner comment se construisent et se transmettent les mémoires, entre les individus, les groupes sociaux et les générations.

In fine, le site pourra contribuer à mieux cerner comment le temps et les relations font leur œuvre dans ce qui constitue un élément clé de compréhension du lien au passé au sein des individus et des sociétés, du lien entre histoire et mémoire, du lien entre passé, présent et devenir. C’est donc bien la question de la transmission mémorielle qui est au cœur du projet, en privilégiant l’espace scolaire et le temps de l’éducation.

« Si l'on ne devait pardonner que le pardonnable, on n'aurait aucun mérite »