Georges Horan-Koiransky, un témoin à Drancy
- Le 25/02/2018
- Dans Lu, vu et entendu
Dans son ‘’Journal d’un interné’’, Georges Horan-Koiransky nous fait vivre son emprisonnement à Drancy : arrêté le 11 juillet 1942, il fut libéré le 13 mars 1943. Il s’astreignit pendant ces 8 mois de détention à prendre des notes qui constituent son journal et à faire des dessins de ce qu’il vit alors.
Un documentaire spontané sur Drancy.
C'est en usant de mille ruses que Georges Horan-Koiransky a réussi à préserver des fouilles et à faire passer à l’extérieur tous ces documents. Libéré, il écrit à propos de ses dessins ‘’ Je ne suis ni Callot, ni Goya, ni Picasso. Mais j’ai promis aux compagnons de retracer leur misère. C’est un devoir. De ces centaines de croquis, de silhouettes, je dois tirer une documentation vengeresse.’’
Georges Horan-Koiransky nous décrit la vie à Drancy, centre de détention où des milliers d’hommes, de femmes, d’enfants furent parqués, affamés, martyrisés par des gendarmes français transformés en brutes, puis, pour le plus grand nombre, expédiés par convois vers les camps pour y être assassinés. L’auteur a fait partie des ‘’ corvées’’ escortant ceux qui partent, vers les wagons à bestiaux, sous la garde de la gendarmerie, ou accueillant ceux qui arrivent de divers camps comme Gurs ou Nexon. L’auteur nous fait ressentir la détresse, le désespoir, la souffrance de ces êtres humains conduits à la mort par la haine sans limite des nazis et de leur alliés.
Dans ses dessins Georges Horan-Koiransky nous donne à voir ces hommes et ces femmes, ces vieillards, ces enfants, pour la plupart, vivre leurs derniers jours : l’appel, les fouilles, les brimades….mais aussi la survie d’une convivialité, d’une entraide, d’un soutien mutuel, tant il est vrai qu’il y a toujours chez l’Homme une source inépuisable d’empathie, de résistance à l’inhumanité
Georges Horan-Koiransky fit éditer ses dessins en 1947, mais cette publication ne retint pas l’attention de l’opinion publique de l’époque. Quant au Journal, il resta enfoui dans les papiers de famille jusqu’à sa découverte en 2014, lors de la succession du fils de l’auteur.
Ces deux documents viennent d’être édités sous l’égide de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah.
Par ailleurs une exposition des dessins est organisée par le Mémorial de la Shoah jusqu’au 15 avril 2018, au Musée de Drancy, à Drancy.
Jean-Pierre Terseur (18/02/18)
*Georges HORAN-KOIRANSKY :* ‘’ Journal d’un interné. Drancy 1942- 1943’ CREAPHISEDITION 12 €
**Georges HORAN-KOIRANSKY **: ‘’Le camp de Drancy, seuil de l’enfer juif’’ .Dessins et estampes 1942-1947 CREAPHISEDITIONS 35 €