Sam Braun, un humaniste
La personnalité de Sam Braun est approchée par le médium de la photographie, autant d’images de la vie ordinaire, des échanges avec les élèves, qu’il appelait « mes petits chéris », qui composent une mosaïque empreinte de moments joyeux, frais, remplis de vie et de bonheur ; mais avec, en filigrane, la présence lourde et douloureuse du passé de la déportation et de la perte des êtres les plus chers dans le camp d’Auschwitz.
Ses proches et amis nous disent ce qu’ils ont appris à son contact, et lui-même avec de multiples textes nous exprime ce qu’il a tiré de cette période noire pour en construire une expérience de vie lumineuse et fraternelle, pour ses proches, amis et tous les jeunes, auxquels il a adressé des messages d’espérance.
Biographie de Sam Braun
Sam Braun est né à Paris le 25 août 1927 de parents naturalisés français et nés l’un en Pologne, l’autre en Russie. En 1938, il quitte Paris avec sa famille pour Clermont-Ferrand. Le 12 novembre 1943, alors qu’il venait d’avoir 16 ans et était au lycée Blaise Pascal, en classe de 1ère, il est arrêté avec son père, sa mère et sa petite soeur de 10 ans et demi, par la milice de Vichy. Il est déporté à Auschwitz par le convoi n°64.
A la suite de la sélection, sur le quai de Birkenaù, ses parents et sa petite sœur, avec 760 personnes, ont été assassinés le soir même dans les chambres à gaz. Les 240 personnes restantes au nombre desquelles il était, ont été dirigées à Auschwitz III dans le camp de Bùna Monowitz, pour travailler à la construction de l’usine de l’I G. Farben Industrie.
Le 18 janvier 1945 le camp est abandonné par les nazis, Sam Braun va alors faire la marche forcée dite « marche de la mort », encadrée par les SS, les Kapos et les chiens. Au début du mois de mai 1945, pesant 35 kg pour 1,77 mètre, il est libéré à Prague dans des circonstances qui tiennent d’un scénario de cinéma.
A son retour en France, ayant fait le vœu d’être médecin sitôt qu’il a été en meilleure santé, il passe ses deux baccalauréats en candidat libre puis fait ses études de médecine. Il soutient sa thèse le 10 juillet 1957 et ouvre un cabinet de médecine générale dans le 15 ème arrondissement de Paris, activité qu’il exerce durant vingt ans mais qu’il doit cesser pour raison de santé.
S’il est resté muet durant 40 ans sur ce qu’il avait vécu à Auschwitz, au point de ne pas en parler à ses propres enfants, à partir des années 90 il accomplit un très important « travail de mémoire » auprès des élèves des collèges et lycées et intervient, jusqu’à quelques semaines avant son décès, en juillet 2011, comme témoin de la barbarie auprès de 4000 à 4500 enfants par an.
L’association et le site « les Enfants de Sam » sont nés de la volonté de prolonger son action éducative.